Johnson, Kenseth et Kyle Busch: 4 victoires chacun mais quel est vraiment le meilleur des 3?

Les 3 ont eu un parcours assez extraordinaire cette année: Jimmie Johnson durant le printemps, Kenseth en fin de saison régulière, et Kyle Busch depuis son retour. Mais lequel des trois est vraiment le plus méritant?

 

Commençons par le "Richard Petty" de cette seconde décennie du 21è siècle. Le sextuple champion (On peut dire du monde, étant donné que la Sprint Cup est la plus haute discipline de NASCAR) des NSCS a tout pour lui: Rien que 6 titres de champion du monde, ça force le respect, surtout avec 75 victoires en carrière (74 en Sprint et 1 en Xfinity), le nombre important de 333 tops 10 (309 en Cup et 24 en Xfinity) et 35 pôles positions toutes catés confondues et 591 courses. C'est Jimmie Johnson. Johnson qui possède un talent inné de la conduite, allié au meilleur chef d'équipe existant sur terre depuis que Steve Letarte a pris sa retraite (C'était celui de Dale Jr), j'ai nommé Tchad Knaus. 

2015, Jimmie donne l'impression de se traîner, un comportement presque 'Je m'en foutiste' mais, las, rien de ça. Piqué au vif dans son honneur (Alors qu'il a subi deux petites chirurgies en début de saison), Johnson, durant le printemps, se met à gagner, et on retrouve le JJ dominateur auquel on était habitué. Et ça a donné 4 victoires avant de rentrer à nouveau dans une sorte de léthargie de tops 10 mais sans avoir la voiture de la gagne, un syndrome qui frappe toute la Hendrick d'ailleurs, Khane, par exemple ne s'étant même pas qualifié. Une source proche de Concord, Charlotte aux USA laissait plâner un doute quand au fait que Johnson, sur les 8 dernières courses utilisaient celles ci pour faire des essais grandeur nature, ce qui profitable au chase. Néanmoins, l'entente avec Knaus est moins "planante" qu'avant et Jimmie a laissé filer une 5ème victoire, voire une possible 6ème à Sonoma (Où il se fait piéger stratégiquement). Chez Nascar Now, on le voit aller assez loin, au moins jusqu'au dernier round, si la malchance ne s'en mêle pas. Le talent de Johnson est intact, mais il faut corriger tout ces coups du sort et surtout rester concentré sur les stratégies, les réglages plus pointus et écouter son spotter. Si le 48 fait cela, sans nul doute qu'un septième titre lui ouvre les bras. On dira que c'est le second des trois sur notre classement perso.

Matt Kenseth fait lui figure d'épouvantail. 2 victoires acquises à la sueur du casque cette année, et deux autres bien agréablement données par la chance. Kenseth peut également remercier le retour de Kyle Busch, extrêmement bon metteur au point et au retour technique impressionnant, ce qui, conjugué à un V8 Toyota plus fringuant cette année et au boulot des prépas moteurs de la Joe Gibbs, ont, je pense, fortement aidé un Matt Kenseth, certes bon, mais qui n'a pas la prestance ou le palmarès d'un Kyle Busch ou d'un Johnson. Sa place est méritée dans le chase, car il gagne deux fois "honnêtement" mais s'il était arrivé qualifié avec ses deux autres victoires (Une sur un coup de bol énorme et l'autre en volant un restart à Richmond, curieusement la NASCAR n'a rien dit) on aurait pu dire qu'il aurait volé sa place. "Pilote au pilotage" sans flamboyance, il s'est réveillé depuis le retour de Kyle, et souhaite montrer quelque chose. C'est, assurément, le moins bon des trois, d'ailleurs ses stats sont moins élevées que les deux autres: En 857 épreuves en les trois séries principales, Kenseth signe 65 victoires, 488 tops 10 (Johnson, a 120 tops 10 de près les a quasimment avec 40% d'épreuves courues en moins!) et 79 pôles. Joli palmares mais sur plus de 850 épreuves contre un peu plus de 500 à Jimmie Johnson. Un seul titre, en 2003, acquis avec une certaine chance également. Cette dernière le suivant comme un toutou, Kenseth peut malgré tout être titré cette année.

Kyle Busch. En 13 courses seulement, il obtient sa dérogation médicale, l'autorisation d'avoir les points de bonus-victoires (Ca, c'était le plus facile) plus 4 victoires, et le fait de rentrer dans le top 30. Des passes d'armes éblouissantes, un conte de fées pour celui qui reste un des meilleurs pilotes du monde de NASCAR après sa double fracture en début d'année. Un pilote fin, mais agressif, et des dépassements d'anthologie font que si, il sera dans le chase 2015. La naissance de son fils, alors qu'il essayait avec Samantha, sa femme, depuis plus de 1 an, d'avoir un enfant, le retour des victoires en Xfinity et Sprint Cup, la découverte, entre guillemets de son protégé Erik Jones. La vie a infligé cher à Kyle la saison dernière, avec des Toyota poussives, et en début d'année, avec sa fracture. Mais celle-ci rends des comptes, et avec intérêt. Le conte pourrait fort bien se finir magistralement avec un titre que Kyle attend depuis des années, et il en a les compétences, d'autant plus qu'il est bien affûté physiquement à présent. C'est le numéro 1 pour nous des trois sur la saison 2015. Les épines dans le pied? Elles pourraient provenir de Harvick et Logano, en verve depuis le début de saison, mais ça, ça ne fait pas peur à Kyle Busch. Ses stats? En 812 épreuves de Sprint, CWTS et Xfinity, c'est 150 victoires (33 en Sprint Cup, 73 en Xfinity et 44 en trucks). C'est aussi 507 tops 10 et 79 pôles. Un palmarès de dingue.De 1999 à 2001, Kyle Busch a également remporté 65 courses en Legends cars series. Franchement, il ne lui manque qu'un titre en Sprint Cup. C'est le meilleur des trois pour nous.

Photo Copyright: Sarah Stierch, Kansas Speedway for NASCAR (JJ) and CMS (Kensth)