Le Nascar enchaîné

1 Martin Truex Jr 3120 points 6V * (2 en playoffs) qualifié
2 Brad Keselowski -19 pts 3V * (1 en playoffs) qualifié
3 Kyle Larson -24 pts 4V *
4 Kevin Harvick -31 pts 1V *
5 Denny Hamlin -32 pts 2V *
6 Chase Elliott -33 pts *
7 Ryan Blaney -44 pts 1V *
8 Jimmie Johnson -46 pts 3V *
9 Kyle Busch -53 pts 4V (2 en playoffs)
10 Matt Kenseth -54 pts
11 Ricky Stenhouse Jr -68 pts 2V
12 Jamie McMurray -75 pts

Voici le classement à l'issue de Talladega. Regardons les plays offs depuis le début de saison: 5 courses, 1 victoire pour Brad Keselowski (Ford Penske), 2 pour Truex Jr (Furniture Row Toyota "JGR"), 2 pour Kyle Busch (Joe Gibbs Racing Toyota). Vu comme ça sur le papier, et si l'on y garde Kyle Larson, premier des non victorieux de cette seconde manche de play off, ce serait ces trois là. MAIS, car il y a toujours un mais, y a t-il VRAIMENT un rival pour Truex Jr? 

 3 hommes ont réussi en effet à lui tenir tête, 4, si l'on y rajoute la période pré-estivale: Kyle Busch, réveillé tardivement, mais second du classement avant Charlotte; Kyle Larson (Toujours troisième du classement); Brad Keselowski, qui extrait 200% de l'asthmatique V8 Ford 2017 et qui se faufile comme anguille sous-roche, galvanisée à présent par sa victoire ici, et Jimmie Johnson, septuple champion du monde en titre, 3 victoires en début de saison. 

Seulement voilà, Johnson, depuis cet été, possède une voiture de top 5, voire de podium, mais qui montre clairement ses limites pour jouer le top 2. Toujours à vogue entre la douzième et troisième place, Jimmie lui même ne trouve pas de solutions sur cette fin de championnat, et même les essais en soufflerie sont stoppés car maintenant, on peaufine, après l'avoir présentée, la Camaro 2018, qui remplacera chez Hendrick la sympathique SuperSport. Malgré les migraines du chef d'équipe, Tchad Knaus, et les courbatures de "JJ "", la magie opère toujours, mais si devant se trouvent un Chase Elliott, parfois même un Keselowski, un Busch, Larson ou Truex, et Jimmie verra la voiture devant s'envoler. Que se passe t-il depuis deux ans à l'entame de la période estivale? On sait chez Hendrick Motorsports que le V8 Chevy préparé chez Hendrick a besoin de chauffer haut pour donner sa pleine mesure (D'ailleurs, sur Talladega, la voiture de JJ avait bien plus de rubbers sur la grille d'aération que les autres). OK, mais ça ne peut expliquer tout. Depuis 24 mois, chez la 48, la moisson de victoires cesse subitement et se pose en douceur à un étage intermédiaire des play off, sauf en 2016 où il s'adjuge le titre sur un gros coup de chance, et sur 1 course, profitant avec opportunité du règlement. Mais cette année, Keselowski et Truex n'ont pas pris de burnée signifivative à Talladega: Certes Truex a vu sa voiture détruite dans un big one, mais il sera en demie-finales des play-off. Et Keselowski aussi, il se peut même que ça y soit la dernière Ford représentée. Même, si, pour l'histoire, on rêve d'un huitième titre, à moins, en effet d'un coup du sort, la presse spécialiste ne voit pas en Johnson le rival de Truex Jr et le champion.  

Kyle Larson: Ca devient plus crédible. Seulement, Larson a stoppé sa moisson de victoires (Johnson Truex et Kyle Busch en signent 12 à 3, soit 1/3 quasiment des courses), et son style de pilotage si particulier commence à ne plus tromper personne. Impliqué dans le crash, un second lui serait fatal ce week-end. Troisième mais pas sauvé donc. Pilote fin, aux dépassements délicats ou rugueux, il manque au récipiendaire de la Chip Ganassi Racing ce petit on ne sait quoi qui manque d'ailleurs, à toutes les Chevrolet du plateau. Mais Larson écrit son histoire, et il est encore jeune. Si un fait de course élimine Truex, il pourrait se battre pour le titre. Maintenant, cela semble peu probable tant Truex a cumulé les points de Bonus.. H-M est un ovale d'1.50 mile, prédilection de Truex Jr...... (En réalité 1.5004 mile pour être précis)

Kyle Busch: Pour les pilotes de Playstation, il est haï, mauvais, etc.. Il faut tout de même rappeler que Kyle Busch, toutes séries nationales confondues (MENCS, Xfinty et CWTS) est celui qui a le plus de victoires parmi les pilotes en activité. Il ne lui manque que Charlotte (Où il a gagné la course hors points et fini second de Charlotte 1) pour établir un record que même Johnson ne possède pas. Les dépassements qu'il effectue sont extraordinaires. Alors soit; à Charlotte 2 (Qui est 3 en réalité avec cette course hors points), il s'est loupé et a complètement déréglé sa voiture. Carrossage, aéro, trains roulants, tout est déréglé, plié, cassé. Il finit la course les bras en croix dans l'herbe après avoir mené un truc inconduisible à la finish line pour continuer à grapiller un ou deux points qui feront sans doute la différence au Kansas. Talladega, il est pris dans le big one (séculaire cette année!) avec 75% des chasers. Il n'y aura pas de passe de trois, certes sur les victoires, mais aussi sur les crashs. Dès le début du chase, il s'est positionné en gagnant deux courses d'affilée, Truex remportant les deux autres, et hier Keselowski. C'est TRES crédible, dans la mesure où, en 2015, il devient champion à son tour, en allant chercher ce titre lui même à la force du volant à Homestead Miami. Kyle Busch, quoiqu'on en dise, reste un sérieux rival à Truex. SI il n'est pas éliminé ce week-end (Premier reléguable à... 0 points de Jimmie Johnson, juste devant). Une fois l'obstacle du Kansas passé, Kyle Busch aura moins de pression, et tentera certainement de s'immiscer rapidement dans le final four. SI il passe dimanche . . .

Brad Keselowski: Un pilote hors-pair au vu de la faiblesse des Ford cette année. Assez jeune, impétueux, mais à présent suffisamment expérimenté, le pilote au houblon peut créer un semi hold-up parfait cette saison. Keselowski, c'est le cheval que l'on jouera cette saison "placé" mais jamais gagnant. La preuve que non, puisqu'il s'est qualifié pour les play offs assez rapidement, par victoire, se qualifie pour les demies finales après un "Talladestructeur", et se trouve souvent dans le top 5. Son secret: Garde à chaque course un train de pneus neufs, utilise souvent des stratégies décalées et profite avec opportunisme et talent, parfois avec violence, des faits de course. Scotché au top 5 depuis des lustres, il peut s'infiltrer tel le serpent et venir gagner sur une marge de victoire ultra réduite un second titre, après celui de 2012, obtenu sur Dodge Charger. Ca serait hold-up, mais pas tout à fait non plus. Seule les demies finales suivies de Miami nous donneront la réponse :) 

Harvick, Hamlin et Eliott: Harvick n'est pas en play offs par hasard. Mais comme sa préoccupation principale est de faire tout son possible pour que Danica Patrick sorte du sport auto ses pensées le déconcentrent âprement. Plus sérieusement (Quoique!), le 4 ne sait pas comment gérer une Ford 2017, qui est bonne pour un Top 7, mais pas vraiment plus, même s'il a réussi à en extraire quelques pointes de Vmax jolies. Hamlin: Souffle le chaud et le froid. Lui pourrait jouer le véritable hold-up sur une portion de fin de course courte. A la peine sur les longs runs où il massacre ses pneus, Hamlin reste en revanche rapide. Le seul obstacle: Son ancienne blessure au dos. Même "réparée", une blessure, avec une fatigue récurrente dûe à la fin de saison, exerce a minima un plus gros effet de fatigue, Jeff Gordon l'avait expliqué, lui qui avait des soucis de dos également, mais de raisons différentes. L'avantage de Hamlin? Posséder une Toyota Joe Gibbs. Chase Elliott: Le jeune prodige a toutes les cartes en main pour devenir champion. Un jour. Mais pas en 2017. Très bon pilote, il se fait encore parfois surprendre par des vieux briscards expérimentés, et ça le dessert. Les années passant, il deviendra un rival redoutable.

 A la vision de tout ceci, et malgré deux courses calamiteuses, Kyle Busch (a condition de se qualifier dimanche) est et restera le rival le plus dangereux de Truex Jr cette année. Attention à Brad Keselowski, qui, bien que bénéficiant d'une voiture 2017 peu encline à la performance pure et dure peut jouer le serpent et venir sur un coup de dés voler le championnat pour donner quelque chose à se mettre sous la dent de Roger Penske. S'il faut bumper Truex un peu fort, il le fera sans nulle doute.

La seule chose pouvant desservir Truex cette année, c'est comme l'an passé: Un coup du sort malheureux.

Photos Getty Images for NASCAR